Pendant le confinement, l’Unité de répit du Cèdre à Châtillon – retour d’expérience

Face à la crise sanitaire, le Pôle Jeunesse & Inclusion Unapei 92, qui compte 16 établissements sur le département des Hauts-de-Seine s’est très vite mobilisé pour répondre à deux objectifs :
– Renforcer la continuité d’accompagnement médico-social à domicile
– Soutenir activement les proches aidants, en terme de solutions personnalisées de répit.

… Et toutes les équipes du pôle d’accompagnement ont fait preuve de réactivité et d’inventivité, via notamment des dispositifs de maintien du lien à distance.

Les équipes de l ’IME et du SESSAD le Cèdre à Châtillon ont développé un projet commun : une unité de répit pour soulager les familles.
Voici leur histoire…

Le contexte

En début de crise, en conformité avec les recommandations gouvernementales, il a été demandé aux familles de réintégrer leurs enfants accompagnés en temps habituel par les 2 structures de l’Association.

Au fil des jours, confinés dans les familles, des situations difficiles se sont faites jour – les enfants accompagnés présentent des troubles du comportements parfois sévères – et il était nécessaire de pouvoir alléger la charge psychique stressante liée au confinement pour les proches aidants et pour les enfants eux-mêmes.

L’unité de répit du Cèdre

Ils sont 3 collaborateurs Unapei 92, issus des 2 structures (IME et SESSAD) réunis autour du projet Unité de répit.
Ludovic, Directeur adjoint de l’IME, Nordine, éducateur/coordinateur de parcours à l’IME et Anne psychologue / coordinatrice de parcours au SESSAD.
Le trio a d’abord défini les contours du projet, en lien avec la Direction du pôle : organiser pendant la période de confinement un séjour d’accueil temporaire en internat pour soulager les familles.
Le projet a ensuite été présenté à l’ARS et dès accord obtenu, l’unité a été mise en œuvre.

C’est un étage complet de l’Institut Médico-Educatif qui a été consacré à cette unité (logements individuels et espaces collectifs) et qui a accueilli jusqu’au 07 mai dernier 6 enfants, de 10 à 15 ans.

“On a beaucoup pratiqué des activités ludiques pendant cette période pas comme les autres”, nous dit Nordine, éducateur / coordinateur de parcours, “avec l’idée de mettre en évidence le lien social entre les jeunes (qui ne se connaissaient pas tous au départ, puisque venant des 2 établissements). Et nos journées étaient rythmées et organisées, pour que les jeunes soient toujours dans l’action, presque comme en temps normal”.

Une équipe plus soudée désormais

Le retour d’expérience de l’équipe est très positif !

“Nous ne nous connaissions pas, même si nous travaillions dans des bâtiments très proches et cette expérience partagée nous a rapproché” dit Anne, psychologue / coordinatrice du SESSAD.

Ludovic, explique que l’IME a fusionné il y a quelques mois avec le SESSAD, et “même si nous sommes dans deux bâtiments mitoyens, toutes les connexions n’avaient pas été faites. Alors oui, cette expérience nous a fait gagner plusieurs mois, en terme d’organisation et d’efficacité !”

C’est un travail d’équipe qui a été mené, et entre les deux structures, tout le monde a vraiment joué le jeu et s’est investi pour faire fonctionner au mieux cette petite communauté : les équipes éducatives, les personnels soignants, les services généraux (personnel d’entretien et de restauration) et les veilleurs de nuit. Avec Anne et Nordine, nous étions 3 référents, mais sans l’appui de toutes et de tous, le projet n’aurait pas pu fonctionner“.

“S’entraider, se rendre service, c’est vraiment ce que je veux retenir” confirme Anne, “nous étions dans l’urgence il a fallu inventer, innover ! Et avec des collègues toujours prêts à donner un coup de main, les choses sont toujours plus faciles. Et c’était aussi intéressant de pouvoir échanger sur nos métiers, voir ce qui marche, ce qui fonctionne moins bien dans nos pratiques et nos approches”.

…Et les enfants ont aussi beaucoup gagné.

Dans le petit groupe accueilli, les jeunes ne se connaissaient pas tous. Ils se sont découverts, ils ont pu développer leur capacité d’échanges et les interactions. Et cette parenthèse “forcée” a été bénéfique pour le groupe.

Aujourd’hui tout revient progressivement à la normale, mais les enfants qui ont réintégré leurs structures de référence continuent de se voir, de pratiquer des activités ensemble, et c’est très important pour leur développement personnel.

L’expérimentation concluante, est désormais pour les équipes éducatives et soignantes, l’opportunité de penser les choses différemment, avec l’idée majeure de “faire ensemble” pour un accompagnement et un suivi toujours plus efficace des enfants et des jeunes.

Nordine, Anne et Ludovic IME et SESSAD Le Cèdre à Châtillon

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